ALSACE : Quel bilan pour la pollution de l’air au premier semestre 2019 ?
Selon ATMO Grand Est, l'Alsace a connu 9 grands jours de pollution intense avec une mise en alerte de niveau 3 entre les 24, 26 et 29 juin 2019. Sans même se focaliser sur les seuils d'alerte, on respire mal en permanence dans certaines zones urbaines.
Nous aurions pu mieux respirer en Alsace ... Ce qui n'a pas était le cas en mars comme en juin dernier avec les dépassements des seuils d'information à la pollution et que nous ayons connu cela en mars pour les Particules fines comme en Juin pour l'Ozone ... Et la pollution à l'Ozone, malgré toutes les initiatives de bonnes volontés prises depuis le 1er semestre dernier, n'a pas pour autant diminuée !!!
Pour ce mois d'Août 2019, nous vivons une période durant laquelle les 3,4,5 et 6 août derniers, l'Ozone continue à pogresser - il faut tenir compte des températures en hausses et pour le 6 août : La reprise des activités ... Enfin, les études ont fait la démonstration d'une hausse des Particules !
PM (Particules en suspension)
Les microparticules, de la taille du micromètre (µm, un million de fois plus petit qu'un mètre) ne sont pas visibles à l'œil nu. Ce sont celles qui sont mesurées dans l'air à travers :
- Les particules PM10, de taille inférieure à 10 µm (6 à 8 fois plus petites que l'épaisseur d'un cheveu ou de la taille d'une cellule) et qui pénètrent dans l'appareil respiratoire. | |
- Les particules fines ou PM2,5, inférieures ou égales à 2,5 µm (comme les bactéries) et qui peuvent se loger dans les ramifications les plus profondes des voies respiratoires (alvéoles). |
Ces particules ont des effets sur la santé, principalement au niveau cardiovasculaire et respiratoire. Elles ont trois origines :
Les rejets directs dans l'atmosphère. En Île-de-France, l'industrie rejette un tiers des particules PM10 émises dans la région, toutes activités confondues.Les activités domestiques, entreprises, commerces, artisanat, en particulier le chauffage (dont le chauffage au bois) produisent un quart des PM10 rejetées dans l'air francilien. Idem pour le trafic routier. | ||
Les remises en suspension des particules qui s'étaient déposées au sol sous l'action du vent ou par les véhicules le long des rues. | ||
La transformation chimique de gaz. Par exemple, dans certaines conditions, le dioxyde d'azote pourra se transformer en particules de nitrates et le dioxyde de soufre en sulfates. |
Ces deux dernières sources donnent lieu à des transports de particules à travers l'Europe, comme pour l'ozone. Ce sont à la fois les plus difficiles à quantifier et celles sur lesquelles il est le plus compliqué d'agir pour faire baisser les niveaux de particules dans l'air.
Particules fines = Quels impacts sur la santé ?
Déjà 6 jours de dépassement des seuils pour le 1er semestre 2019.
ATMO Grand Est a recencé pour le 1er semestre 2019, six jours de dépassement des seuils d'information à la pollution. Il faut distinguer les 3 principaux polluants : l'ozone, les particules fines, et le dioxyde d'azote (NO2). « Ils sont différents de par leur composition chimique, mais ils sont tous irritants pour les bronches », note le Dr Jean-Philippe Santoni, pneumologue et membre de la Fondation du souffle, qui lutte pour mieux respirer. Par exemple, l'ozone se forme lorsqu'il y a une combinaison dans l'air de composés organiques volatils, d'oxyde d'azote, et de fortes chaleurs et d'ensoleillement.
Trois jours de pic de pollution ont concerné les particules fines, et les trois autres, l'ozone. Il s'agit du 22,23 et 24 mars 2019 pour les Particules fines comme des 24,26 et 29 juin derniers pour l'Ozone. L'augmentation des températures et la diminution des vitesses de vents prévues pour ce samedi favoriseront l'augmentation des niveaux d'ozone.Selon le rapport d'avril du Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa), les principaux secteurs responsables sont la transformation d'énergie par l'industrie (31 %) ; la combustion de bois pour chauffer les habitations (30 %) ; l'agriculture avec l'utilisation d'engrais (20 %) ; et les transports, du fait notamment de la combustion de diesel (15 %). Malgré sa dangerosité avérée, le diesel continue de bénéficier d'une fiscalité favorable en France, où il représente 60 % du parc automobile.
Le dioxyde d’azote est un composé chimique de formule NO2. Il s’agit d’un gaz brun-rouge toxique suffocant à l’odeur âcre et piquante caractéristique. Il constitue le polluant majeur de l’atmosphère terrestre. Il est notamment produit par les moteurs à combustion interne et les centrales thermiques.
Définition du dioxyde d’azote
Le dioxyde d’azote (NO2) se forme dans l’atmosphère à partir du monoxyde d’azote (NO) qui se dégage essentiellement lors de la combustion de combustibles fossiles, dans la circulation routière par exemple. Le dioxyde d’azote se transforme dans l’atmosphère en acide nitrique, qui retombe au sol et sur la végétation. Cet acide contribue, en association avec d’autres polluants, à l’acidification des milieux naturels. Les concentrations de NO et de NO2 augmentent en règle générale dans les villes aux heures de pointe. Les émissions anthropiques de NO2 proviennent principalement de la combustion (chauffage, production d’électricité, moteurs des véhicules automobiles et des bateaux).
Effets sur la santé
Dans l’air, le NO2 a les effets suivants:
- C’est un gaz toxique entraînant une inflammation importante des voies respiratoires à des concentrations dépassant 200 μg/m3, sur de courtes durées.
- C’est le principal agent responsable de la formation des aérosols de nitrates, qui représentent une proportion importante des PM 2.5 et d’ozone, en présence de rayons ultraviolets.
Les études épidémiologiques ont montré que les symptômes bronchitiques chez l’enfant asthmatique augmentent avec une exposition de longue durée au NO2. On associe également une diminution de la fonction pulmonaire aux concentrations actuellement mesurées (ou observées) dans les villes d’Europe et d’Amérique du Nord.
Les oxydes d'azote (communément définis comme NOx = NO + NO2) proviennent, comme le SO2, essentiellement de la combustion des combustibles fossiles et de quelques procédés industriels (production d'acide nitrique, fabrication d'engrais, traitement de surfaces, etc.). Ils sont principalement formés dans les chambres de combustion et ont trois origines (mécanismes décrits sous forme simplifiée) :
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- origine thermique
N2 (air) + O2 → 2 NO lorsque la température excède 1400°C
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- origine combustible
R-NH2 (azote combiné du combustible) + O2 → NO + ... si N combiné dans le combustible
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- NO prompt
N2 + CH →HCN + N puis NO après différentes étapes même à plus basse température
Le NO se transforme en présence d'oxygène en NO2 (de 0,5 à 10%) dans le foyer. Cette réaction se poursuit lentement dans l'atmosphère et explique, dans le cas des villes à forte circulation, la couleur brunâtre des couches d'air pollué situées à quelques centaines de mètres d'altitude (action conjointe des poussières). Les NOxinterviennent également dans la formation des oxydants photochimiques (ozone troposphérique) et par effet indirect dans l'accroissement de l'effet de serre.
Les principaux émetteurs de NOx sont le transport routier (d'où une politique de réduction au moyen de pots catalytiques par exemple) et les grandes installations de combustion. Volcans, orages, feux de forêts contribuent aussi aux émissions de NOx.
Le NO2 est toxique (40 fois plus que CO, 4 fois plus que NO). Il pénètre profondément dans les poumons. Les pics de concentrations sont plus nocifs qu'une même dose sur une longue période. Le NO est un gaz irritant pour les bronches, il réduit le pouvoir oxygénateur du sang.
Les oxydes d'azote (NOx) participent à l'acidification de l'air, donc des pluies (via la formation d'acide nitrique). Ce sont également des précurseurs d'ozone, également néfaste pour l'environnement et la santé.
La pollution en Alsace
OZONE (03) PARTICULES DIOXYDE
FINES (PM) D'AZOTE (N02)
Si on se replonge plus loin dans l'historique, on relève douze jours de pollution intense en 2017, 19 en 2016, et 16 en 2015. « C'est compliqué de voir une tendance en se basant sur les jours de dépassement des seuils. La canicule est, par exemple, un phénomène complètement atypique », tranche la directrice générale d'Airparif. En 2003, on avait eu 19 jours de pic de pollution à l'ozone, à cause de l'énorme coup de chaud de l'été.
…Et ça risque de s'aggraver d'ici la fin de l'année. Mais attention, l'année 2019 est très loin d'être terminée. Et d'ici la fin de l'été, un nouveau pic caniculaire, même moins élevé que celui qui vient de passer, pourrait bien se reproduire. « Avec le changement climatique, on s'attend à plus de conditions météo extrêmes. Et si on a plus de canicules, on aura vraisemblablement plus de jours de pollution à l'ozone »