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Le blog de Patrice Armusieaux
12 juillet 2019

Renault: «Le marché montre des signes de faiblesse»

Une tendance mondiale de baisse, le taux d'équipement au Maroc reste modeste
Taux d’intégration, PSA, écosystème… Marc Nassif fait le point
«Le groupe a pris l’engagement de développer l’industrie automobile au Maroc»
Avec ses centaines de milliers de véhicules produits dans les usines de Tanger et Casablanca et exportés chaque année vers 74 destinations, Renault Maroc permet de faire rayonner le «made in Morocco», à travers son savoir-faire, et ses composantes fabriquées localement. Dans cet entretien, Marc Nassif, directeur général de Renault au Maroc, revient sur les points forts de l'aventure marocaine, du taux d'intégration réalisé, de la dynamique des écosystèmes et de l'émulation créée par l'arrivée d'un nouveau constructeur. Il partage aussi ses inquiétudes quant à la «mollesse» du marché mondial et au ralentissement du taux d’équipement des foyers marocains. Mais, plus important, il se dit «confiant» en l'avenir. Décryptage.
- L’Economiste: C’est votre 2e visite à l’usine Floquet Monopole Industrie en moins de 2 ans. Quel est votre message pour l’écosystème automobile?
- Marc Nassif: Avec ses deux usines, Somaca-Casablanca et Renault-Tanger, qui délivrent aujourd’hui plus de 400.000 véhicules par an, toute l’industrie automobile est montée en puissance. Il en est de même pour tout le tissu de fournisseurs comme Floquet Monopole. En 2016, nous avons pris conjointement un engagement avec le Royaume, qui est non seulement de générer plus d’emplois, d’activité et de ramener la technologie, mais d’aller en profondeur et de faire beaucoup plus d’intégration locale, d’acheter de plus en plus de pièces et de composantes ici, au Maroc. Le résultat, nous l’avons là, notamment avec une entreprise qui, dès le début, dans les premières années, avait accompagné une industrie automobile qui montait en puissance sur des organes compliqués, de sécurité, des disques de freins, des tambours, des nouvelles technologies d’étriers de freins… qui permettent de faire rayonner le «made in Morocco»,  à travers les 400.000 véhicules et les composants qui sont produits et exportés vers 74 destinations. Ce travail-là, bien évidemment, nous l’avons mené en étroite collaboration avec les autorités, et la forte implication du ministère de l’Industrie. Il s’agit là d’une montée en puissance et en technologie qui permet de faire du Maroc l’une des premières bases industrielles automobiles. Pour le groupe Renault, le Royaume représente plus de 10% des véhicules qui sont vendus dans le monde, et nous en sommes très fiers.
- Allez vous encourager d’autres équipementiers à venir s’installer à Fès?
- C’était un pari que nous avons pris ensemble avec la famille Laraqui. Il y avait un savoir-faire qui existait, une volonté d’aller plus loin, en plus d’une technologie déjà existante. Puis, il y a eu cette volonté d'investissement fort, tant dans les outils industriels que dans le facteur humain et le développement des compétences. Ce qui a permis de faire de cette entreprise un pionnier dans son domaine. Floquet Monopole est actuellement la seule entreprise qui œuvre dans cette filière au Maroc et n’a pas à pâlir de ce qui est fait ailleurs. Par le biais de nos exportations (plus de 360.000 véhicules exportés sur les 400.000 produits), les pièces fabriquées à Fès rayonnent dans le monde. Bien évidemment, il est possible de dupliquer l'expérience avec des patrons prêts à investir, non seulement d’un point de vue capitalistique mais aussi des compétences. 
- Une entreprise qui livre à la fois Renault et PSA, ça ne dérange pas? 
- C’est magnifique. L’arrivée de PSA est clairement pour nous une opportunité, du fait qu’elle augmente la quantité du travail, le chiffre d’affaires, ainsi que le nombre de pièces qui sont sourcées au Maroc. Cela draine une plus grande activité et permet à nos partenaires d’être plus compétitifs et plus rentables. La force conjointe de deux constructeurs a permis d'attirer des technologies qui n’auraient pas pu être implantées uniquement pour l’un d’entre nous. Donc, non, ça nous ne dérange pas, bien au contraire. D'un point de vue commercial, c’est une autre histoire. Chacun défend ses marques, et le marché parle de lui-même. «Hamdoullah», avec nos deux marques, Dacia et Renault, nous sommes à plus de 40% de parts de marché. Et que le meilleur gagne, le juge final c’est le client. Voilà, il y a de la place pour tout le monde sur ce beau marché. 
- Comment se porte le marché de l’automobile ?
- Le principal débouché de nos usines, c’est l'export, à raison de 2/3 pour la Somaca et près de 95% de Renault-Tanger. Toutefois, nous avons constaté, depuis le début de cette année, une petite baisse de la demande. Au niveau mondial, le marché a baissé de 6 à 7% depuis fin mai-juin, alors que nous sommes tirés par la demande. S’il n’y a pas de commandes, il n’y a pas de composants à fabriquer. De son côté, le marché marocain, qui est passé par une phase de grande croissance, montre des signes de faiblesse depuis debut 2019, mais nous restons confiants. Les fondamentaux de l’économie sont là. Le taux d’équipement des foyers marocains reste encore relativement modeste. Ceci étant, l’automobile, avec toutes les évolutions technologiques qui viennent, a encore un bel avenir.
- L’affaire Carlos Ghosn n’a-t-elle pas impacté les relations du groupe avec le Maroc?
- Vous me voyez avec le sourire. Nous avons un objectif commun qui est de développer cette belle industrie automobile au Maroc qui est devenue le premier secteur exportateur depuis 2014. Et garder ce sourire sur le visage de nos clients tant au Maroc qu’à l’international. 
Merci à Youness SAAD ALAMI avec L'Economie.com
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